Différences entre Fondamental et Secondaire

Le passage de la section primaire vers la section secondaire est un moment particulier et délicat du parcours scolaire d’un élève, mais aussi de la vie des parents dans le suivi de leur enfant.

En effet, l’élève change fondamentalement de statut : de « grand » dans une école de « petits », école souvent « de taille réduite » elle-même, il devient « petit » dans une école de « grands », école souvent bien plus « vaste ». Non seulement les élèves sont plus nombreux en section secondaire, mais les plus âgés d’entre eux sont déjà des adultes. Il y a donc de quoi être inquiet, anxieux peut-être, insécurisé sans doute… Plus particulièrement encore quand l’adolescence se pointe ou est déjà bien engagée !

Mais quelles sont les différences les plus fondamentales entre ces deux cycles de l’enseignement obligatoire ?

  1. La multiplication des lieux, des activités et des personnes.

La multiplication des lieux découle, bien entendu, de la taille plus élargie de l’école, mais aussi de l’organisation de celle-ci et de la diversité plus importante des cours et de leurs contraintes en locaux. Même si cela se réalise progressivement, l’adaptation à cette réalité nouvelle demande plus d’autonomie, de débrouillardise, d’échanges d’informations.

La diversification des activités et des matières enseignées confronte aussi l’élève à des réalités autres et sollicite son adaptabilité. En contrepartie, elle lui ouvre des perspectives nouvelles et d’opportunités de découvrir des facettes de lui-même qu’il ignorait jusque-là.

L’augmentation du nombre d’intervenants adultes découle directement de la diversification des activités. L’élève ne doit plus s’ajuster à un ou deux, voire trois instituteurs mais doit le faire pour huit, dix, voire parfois plus encore de professeurs, enseignant chacun une branche différente aux caractéristiques et exigences diverses. Ce n’est pas simple. Mais cette réalité confronte l’élève à des pensées, des approches et des messages différents qui nourrissent petit à petit ses capacités de comparaison, d’analyse, de prise de recul et d’exercice de l’esprit critique.

  1. Les contacts moins journaliers et directs avec l’école.

Ceux-ci découlent directement du plus grand nombre de professeurs et de leur spécialisation qui induit un discours de l’école plus fragmenté qu’en école primaire. Cela nécessite une attention différente à son enfant, une volonté et une disponibilité à exploiter les occasions qui se présentent. Cela nécessite aussi une stratégie claire et partagée de l’école pour construire un dialogue continu et une collaboration franche et loyale avec les parents. Vous pourrez lire par ailleurs comment nous proposons non seulement de communiquer ensemble, mais surtout et plus fondamentalement de collaborer.

  1. L’augmentation progressive des exigences.

Certes, cette réalité n’est pas nouvelle et a déjà été vécue en section fondamentale, mais elle va s’amplifier de par la diversité des branches enseignées, des personnes pour le faire et, surtout, du développement progressif des capacités intellectuelles et cérébrales qui accompagnent l’adolescence. L’attente envers le travail cognitif des élèves va évoluer et ce n’est pas simple pour chacune et chacun de le détecter, de le conscientiser et de s’y ajuster. De plus, le développement de chaque élève ne se fait pas au même rythme. Il faut donc se montrer patient, ce qui n’est pas toujours la qualité première des adolescents, ni des parents d’adolescents …

  1. L’autonomie progressive des élèves dans un contexte d’adolescence.

Les élèves la réclament bien souvent, et avec force, généralement sous le vocable de « liberté ». Si l’autonomie est inévitable, elle est surtout indispensable et naturelle à se développer. Elle se construit petit à petit, jour après jour, pas toujours de manière linéaire ni paisible. C’est une destination particulière, accessible par bien des chemins différents. Ensemble, il nous faudra les parcourir avec votre enfant, certes avec une main qui se défait de la vôtre, des prises de distance qui se multiplient… Il faudra faire confiance, même quand les observations n’y contribuent pas toutes, il faudra lâcher prise, progressivement, pas trop vite, ni brutalement surtout… Il faudra témoigner de l’intérêt et de l’attention même quand ils nous demanderont de les laisser faire.

Chemin tortueux, parfois sous des ciels lourds d’orages et de tempêtes, parfois lumineux et heureux sous un soleil radieux…

  1. La confrontation à l’exercice du choix

Si elle est facile à revendiquer, la liberté est cependant plus difficile à exercer. Nos adolescents le découvrent parfois difficilement, voire douloureusement. Être libre, c’est faire des choix. Et faire des choix, c’est surtout renoncer à ce que nous ne choisissons pas. Ce n’est pas si simple à apprendre… Décider d’une activité complémentaire pour la 2e année, s’engager dans une ou deux options pour la 3e année, peut-être dans un changement d’orientation ou de filière d’enseignement, s’offrir l’enseignement en immersion, tant de moments d’apprentissage au choix. Mais il y aussi tous ceux, quotidiens, auxquels il faudra s’exercer : choisir ses amis, s’impliquer ou pas dans le travail scolaire, aller à l’école ou essayer de l’éviter, s’affirmer dans le respect ou se soumettre dans la peur… tant de chemins différents à emprunter, à explorer, à refuser.

Votre enfant, vous-mêmes, ne serez cependant pas seuls sur ces chemins de vie à emprunter. Nous essayerons d’être à vos côtés, GPS éducatifs et pédagogiques… Puissent ces quelques mots vous convaincre que nous serons présents, forts de notre expérience, de notre volonté de professionnalisme, de notre pleine conscience de cette étape cruciale non seulement dans la vie d’un enfant sur la route de l’âge adulte mais aussi dans celles de parents qui doivent apprendre à ouvrir, petit à petit, les fenêtres et la porte du nid familial.

Nous serons heureux d’avancer ensemble sur les chemins de l’âge adulte de votre enfant.